Coralie

J’ai regardé par le hublot…. J’admirais le paysage, la beauté de mon île… Et quand j’ai vu que je n’étais plus en Guadeloupe… Je me suis effondrée en sanglot dans cet avion.
Je n’étais jamais partie en Métropole mais pour ma dernière année de MASTER 2 Droit de l’urbanisme et de l’environnement j’ai décidé de partir car ma formation n’existait pas en Guadeloupe. J’avais tout prévu… j’allais partir puis réaliser mon stage de dernière année en Guadeloupe et rentrer avec mon diplôme en poche. Cependant, tout ne s’est pas passé comme prévu…un peu la faute au covid. J’ai passé un peu moins de 8 mois en Métropole. Je me suis sentie seule, loin de ma famille, presqu’à l’étranger alors que j’étais dans le sud de la France, dans la douce et calme ville de Narbonne pourtant à 1h de train de la grande ville étudiante de Montpellier. Je me suis jamais habituée au froid, malgré les couvertures, les chaussettes épaisses, le chauffage … Rien à faire.
A Narbonne, j’étais la seule antillaise. Je sortais pour aller à l’université puis je rentrais chez moi car je me sentais menacée par le froid.  J’ai vite cherché à visiter la ville, je marchais beaucoup, je suis assez physionomiste. Je n’ai pas vraiment apprécié ma formation cette année-là. Je ne m’impliquais pas. Je faisais le minimum. Et malheureusement, je n’ai pas validé mon année. Cette expérience m’a permis de réaliser que je ne voulais pas du tout quitter mon île. Que pour être productive et bien avec moi-même il fallait que je réussisse ici et nulle part ailleurs. Quand je suis rentrée sans mon diplôme en plein covid, je suis restée près de 6 mois au chômage sans aucune ressource car je n’avais droit à aucune aide financière. Je passais mon temps à chercher des offres d’emplois et à candidater. Finalement, avec pôle emploi j’ai obtenu un Contrat d’un mois puis rapidement après, j’ai pu travailler à la chambre de commerce et d’industrie des îles de Guadeloupe pour 9 mois environ. Mon contrat vient tout juste de prendre fin et je suis à la recherche de nouvelles opportunités.
Je garde espoir et la volonté de trouver ma place pour travailler pour faire rayonner et prospérer mon île.
Je m’appelle Coralie et j’ai 24 ans.