Témoignages de retour au pays réussis!
Découvrez le parcours de candidats au retour qui ont, un jour, décidé de sauter le pas et de vivre leur rêve : Rentrer au pays.
Comme beaucoup de jeunes guadeloupéens, après l’obtention de mon Bac, je me suis envolée vers l’hexagone pour faire mes études. Bonjour la liberté, l’indépendance, pas de parents sur mon dos, je peux faire ce que je veux. Mais bonjour aussi au mal du pays. Des saisons qui n’existent pas chez moi, des traditions qui n’existent pas chez eux, une culture totalement différente et un comportement particulier. Chaque année, je me sentais obligée de rentrer chez moi en Guadeloupe pour me ressourcer.
Après 7 ans en France et un confinement en raison de la crise sanitaire, j’ai décidé de tout lâcher et de retourner vivre sur mon île. Il fallait donc tout reprendre à zéro. Hébergée chez mes parents, pas de moyens de transport, pas de travail … bref la galère. Après plusieurs tentatives de recherches d’emploi et d’échec, j’ai décidé de monter ma propre entreprise en tant qu’autoentrepreneur. Si tu ne trouves pas le métier qui te convient, crée-le ! Je n’ai pas bénéficié d’aides d’organismes à la recherche d’emploi ou à la création d’entreprise, mais de celles de personnes que j’ai rencontrées après mon retour au péyi.
Audrey
Employée de Nokia depuis plus de 30 ans, j’ai pu bénéficier d’un mécénat de compétence à la Croix Rouge française (CRf) en Guadeloupe. Ce contrat de mécénat, entre Nokia, la CRf et moi, d’un an a été renouvelé.
Avant de quitter la région parisienne, après y avoir vécu 39 ans, j’avais de l’appréhension vis à vis de mon retour à mon île natale. Je suis arrivée en Guadeloupe au début de la pandémie liée au Covid , en Mars 2020, juste avant le premier confinement qui a duré jusqu’à mi-mai.
Ma mission de bénévolat à la Délégation Territoriale (DT) de la CRf qui devait commencer une semaine après mon arrivée, a en fait débuté en Juin. L’administrateur provisoire de la DT à cette période, qui avait accepter mon mécénat, n’a jamais fait l’effort de me recevoir. Ceci, même après plusieurs sollicitations de ma part : par emails, appels téléphoniques, présentation à son bureau. Tous les responsables de la Croix Rouge française, à cette époque, étaient originaires de la métropole. A mon sens, ils avaient un certain dédain vis-à-vis des guadeloupéens.
Par contre, ma mission au sein de la DT, m’a apporté beaucoup de satisfaction et m’a permis de réaliser la précarité de beaucoup d’habitants de la Guadeloupe. Ce, à travers les maraudes avec le
Samu Social effectuées avec les infirmiers, travailleurs sociaux et médiateurs de la CRf. Les nombreuses demandes d’aides financières et alimentaires transmises par les assistantes sociales des
CCAS, que nous traitions au sein des commissions de l’action sociale de la DT, m’ont confortées dans ce constat.Depuis presque deux années que je suis en Guadeloupe, je suis très contente d’y être retournée. J’y ai retrouvé une atmosphère familiale très agréable. Je suis très sensible à la chaleur humaine de la population locale.
Par contre, j’ai constaté un grand clivage dans la société. Beaucoup de postes à haut niveau sont occupés par des “métropolitains” au détriment des jeunes diplômés qui ne trouvent pas de poste en Guadeloupe correspondant à leurs haut niveau de compétence . C’est comme s’il y avait une caste dirigeante venue de la France hexagonale.
Les mouvements sociaux actuels montrent un profond malaise dans la société, tant qu’au niveau des jeunes sans emploi, qu’ à travers un bon nombre du reste de la population. Une défiance vis-à-vis du pouvoir de décision centralisé, issu de la France hexagonale s’est installée. La population a en mémoire le scandale du chlordécone, mêlé à de profondes injustices sociales, égalitaires qui ne
tiennent pas compte des spécificités, des besoins locaux. Une défiance est aussi présente vis-à-vis du pouvoir politique local. La population les accuse d’inaction vis-à-vis de l’essor économique et aussi social de l’île.
Maryse
Je suis Martine Enesa. Diplômée Master II ESCP Europe et en Maîtrise de Gestion de Production. J’ai occupé des postes à responsabilités dans l’hexagone dans diverses entreprises, j’ai décidé en 2004 de rentrer au pays avec ma famille. Retrouver un emploi correspondant à mes compétences, sans aucun contact, n’a pas été chose facile. Mais ce retour est une formidable expérience, vous obligeant tous les jours à vous adapter. Aujourd’hui, je partage mon temps entre mes missions de responsable structure et de consulting en stratégie et gestion pour des associations ou des entreprises.
Participer à l’aventure Alé Vini Guadeloupe en partageant mon expérience est un défi passionnant.
Martine
Après avoir passé 8 années en France hexagonale, j’avais besoin de changer d’environnement, je ne me projetais pas dans le monde professionnel dans l’hexagone. J’avais tout simplement envie d’autre chose. En plein COVID, je ne me voyais pas entamer des démarches de visas, etc. C’est donc naturellement que j’ai cherché du travail sur mon île, en Guadeloupe. J’ai d’abord réalisé un gros travail d’analyse des acteurs du secteur du développement durable en Guadeloupe, je les ai recensées puis contactées par mail, par téléphone et sur Linkedn. J’ai également contacté des professionnels de l’accompagnement (l’APEC), qui m’ont fait bénéficier de leur connaissance du marché du travail en Guadeloupe. Et après 3 mois de recherche, j’ai débuté le processus de recrutement chez trois entreprises et j’ai eu deux propositions d’embauche, qui m’intéressaient toutes les deux. Ce qui a été déterminant dans ma recherche d’emploi c’est véritablement l’accompagnement de l’APEC, qui était régulier, personnalisé et la dépose de candidatures spontanées par des biens informels tels que Linkedn.
Laurence
C’est a l’issue de ma licence à l’Université des Antilles que je suis parti en France hexagonale. A cause du manque de formation en Guadeloupe, j‘ai entrepris de faire un Master. J’y suis resté 2 ans et demi. Ce fut une expérience très enrichissante. J’ai rencontré beaucoup de gens de cultures différentes avec qui je suis encore en contact. J’ai été confronté à la solitude, à l’autonomie, à la vie de fête. J’ai dû
apprendre à gérer mes dépenses à titre d’exemple. Cependant je ne me suis jamais vraiment plu là-bas. Trop loin de ma famille, de mes amis, de ma culture et de mon climat… C’est pour ce cadre de vie que j’ai pris la décision de rentrer chez moi et de m’installer. Trouver un travail n’a pas été facile. J’ai eu l’opportunité de travailler pour l‘éducation nationale ou j’ai été enseignant et surveillant puis plus rien… J‘ai donc repris mes études au département Ingénierie de l‘Université des Antilles dans l’optique de me rapprocher du tissu d’acteurs de la Guadeloupe et d’apprendre à entreprendre. J’ai été en contact avec plusieurs intervenants et acteurs de l’ingénierie. J’ai aussi été accompagné pour la création d’entreprise. Aujourd’hui, bientôt en stage de fin d’étude j‘espère trouver à la clé un CDI ou développer une entreprise en m’appuyant sur mon carnet de contacts.
Boris
GithubInterview du Président
Yann Ceranton
“Nous souhaitons dans un premier temps répondre aux interrogations des nombreux candidats au retour qui nous ont sollicité pour les accompagner dans leurs démarches”
“En faisant preuve d’innovation on peut réussir son retour au pays. Quand on veut on peut! Il faut se donner les moyens et nous serons aux côtés des candidats au retour pour les aider à trouver des solutions”